La peinture flamande


 

Les Flandres aux XV° et XVI° siècles :


Le roi de France Jean II le Bon (1319-1364) partage le royaume entre ses quatre fils. 
Il nomme son fils aîné, le dauphin Charles (futur Charles V), duc de Normandie. Louis reçois le Maine et l’Anjou, et Jean le Berry.

Le duc de Bourgogne étant mort en 1361 sans laisser d'héritier, le roi Jean II le bon donne le duché de Bourgogne en 1363 à son dernier fils, Philippe, dit "le Hardi".

 

  (Portrait de Jean II le bon, vers 1350-1360)

Le duc de Bourgogne Philippe le Hardi épouse en 1369 la comtesse Marguerite III de Flandre qui lui apporte de vastes territoires parmi les plus riches d'Europe. Les Flandres deviennent possessions du duché de Bourgogne.

 

Jan Van Eyck :

   

Jan Van Eyck serait né en 1390. Les premiers documents mentionnant Jan et son frère Hubert, peintre également, datent des années 1420.
De 1422 à 1425, Jan fut peintre à la cour du comte Jean de Bavière à La Haye. Après la mort du comte en mai 1425, Jan entre au service du duc de Bourgogne Philippe le Bon, et entreprend entre 1426 et 1429 plusieurs missions pour le compte du duc. 
Jan ouvre en 1432 un atelier à Bruges qu'il dirige jusqu’à sa mort en 1441.



Sainte Barbe



Vierge à l'enfant



Retable de L'Agneau mystique :

Jan Van Eyck  achève le monumental retable de L'Agneau mystique commencé par son frère Hubert (mort en 1426). Il fut installé en 1432.

Le retable fermé est peint sur deux registres:
Sur le registre inférieur deux Saint-Jean en "grisaille" (l'Evangéliste et le Baptiste), et les donateurs du tableau: Joos Vijdt, et son épouse Elisabeth Borluut.
Sur le registre supérieur l'Annonciation.

Le retable fermé


L'annonciation


Lorsque ce polyptyque est ouvert (il mesure alors 3,75 m x 5,20 m.), l'on se trouve face à deux registres :




Le registre supérieur comporte cinq panneaux : le centre est occupé par Dieu le Père entouré de La Vierge à sa droite et Saint Jean Baptiste à sa gauche. A l’extrémité gauche nous voyons Adam et des anges musiciens, et en face de lui, à l’extrémité droite, Eve et des anges musiciens :







Le registre inférieur comporte également cinq panneaux :  l'on se trouve face à un paysage panoramique inondé de lumière. Dans un paysage de falaises, de fertiles végétations méridionales et de grasses prairies se déroule la scène décrite par l'apocalypse de Jean : "Je vis ensuite une grande multitude, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l'agneau".

"Pour la première fois dans l'histoire de la peinture, ombre et lumière se distinguent l'une de l'autre; l'artiste a fait usage du principe de la perspective atmosphérique pour donner l'illusion d'une profondeur au paysage, et le rendu des nuages est fidèle à la nature". (1) 




 Le panneau central :









Les deux panneaux de gauche montrent des Juges intègres et des Chevaliers du Christ :






Les deux panneaux de droite montrent Les Ermites et Les Pèlerins :








L’homme au chaperon bleu, Vers 1429. (19,1 X 13,2) :



Il s’agit probablement du plus ancien portrait peint par Jan van Eyck dont l’original soit conservé. Des ajouts sur les quatre côtés, ainsi que le monogramme de Dürer et la date 1492 remontent au XVII° siècle.


Ce tableau représente un homme en buste, légèrement tourné vers la gauche, il se détache sur un fond sombre. Son gilet de fourrure et son chaperon indiquent son appartenance à l’aristocratie. Il tient dans sa main droite un anneau. Le tableau est un portrait de fiançailles.


L’homme au turban rouge, 1433, (25,5 X 19 cm.) :



Le tableau est souvent considéré comme un autoportrait de l’artiste : un homme en buste de trois-quarts sur fond sombre dirige son regard hors de l’image, vers le spectateur.


Il porte une robe à col de fourrure et un chaperon rouge dont les extrémités sont nouées au-dessus de la tête pour former un turban. Les traits de son visage sont finement dessinés. 



L’Annonciation, 1434- 1436, (92,7 X 36,7 cm.) :



L’Annonce à Marie se situe dans une église. A gauche, l’archange est coiffé d’une couronne, et porte une robe en brocart. Sa main pointe vers le haut en saluant Marie : « Ave gratia plena … ». Ces paroles sont inscrites en lettres d’or.


Marie, surprise, répond : « Ecce ancilla domini … », et ses mots sont peints de manière à ce qu’on puisse les lire d’en haut. Comme sur le retable de l’Agneau mystique, cela indiquerait que la réponse de Marie s’adresse à Dieu en personne.

 



Les Epoux Arnolfini, 1343 (82,2 X 60 cm.) :





Le tableau représente un homme richement et chaudement vêtu, chapeau sur la tête tenant la main d’une jeune femme, richement vêtue elle aussi.







 Un petit chien est entre eux deux.


Les deux personnages se tiennent dans une petite chambre, entre lit et fenêtre. Ils sont  face au spectateur, et sur le mur du fond, derrière eux un miroir où se reflètent l’image de deux hommes leur faisant face.


Au-dessus du miroir, nous pouvons lire « Johannes de Eyck fuit hic », qui veut dire que van Eyck était présent dans la pièce, et la date de l’exécution du tableau : 1434. 


Van Eyck peint minutieusement tous les détails des vêtements et du mobilier de la chambre ainsi que le paysage extérieur vu par la fenêtre.  








La Vierge du chancelier Rolin, 1435, (66 X 62 cm.) :



Nicolas Rolin, chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, commande ce tableau pour l’accrocher dans l’église Notre Dame du Châtel à Autun où sont enterrés les membres de sa famille.
La scène, dont les couleurs sont lumineuses et les détails extrêmement minutieux, se passe dans une loggia où nous voyons La Vierge, à droite, assise de trois-quarts, décoiffée et portant un manteau rouge orné de perles et de pierres précieuses.

Sur ses genoux, l’Enfant porte un globe surmonté de la Croix.


A leur gauche, le chancelier, vêtu d’une robe en brocart d’or est agenouillé sur un prie-dieu, les mains jointes, un livre de prières ouvert devant lui. Il a le regard perdu dans le lointain …




Il voit la Vierge et l’Enfant dans une vision intérieur. 

Le fond de la pièce s’ouvre à travers trois arcs sur une terrasse dominant un large paysage.






 

Portrait du cardinal Nicolo Albergati, dessin à la pointe d’argent :




Le cardinal Albergati arrive à Arras en 1435 en tant que légat du pape Martin V pour participer à la signature de l’accord de paix entre le roi Charles VII et Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
Le duc envoie un message à son peintre, Jan van Eyck à Bruges lui demandant de se rendre à Arras. C’est là que le peintre fait le dessin du cardinal en notant des indications de couleurs. 

Le portrait du cardinal Nicolo Albergati à l’huile sur bois (34 X 27,5 cm.) n’a été exécuté que trois ans plus tard, en 1438.


Le cardinal Albergati est représenté en buste de trois-quarts sur fond sombre. Il porte une robe rouge à col et pattes d’hermine. Les traits de son visage sont finement dessinés. 


Vierge à l’enfant avec saint Donatien, saint Georges et le chanoine Van der Paele, 1436 (141 X 176,5 cm.) :


Le chanoine Joris van der Paele fit don du tableau à son église de saint Donatien à Bruges. Après la mort du chanoine, le tableau fut placé près de son caveau où les chapelains auraient à réciter des messes de requiem pour son salut.
Le chanoine est agenouillé à gauche de la Vierge et de l’enfant.

 
Il leur est présenté par son patron saint Georges revêtu d’une armure.





Saint Donatien lui fait face.
L’armure de saint Georges reflète le manteau rouge de la Vierg : 



Sur le bouclier que le saint porte sur son dos se reflète l’image du peintre lui- même:



  Portrait de Margareta van Eyck, 1439 (41,2 X 34,6) :



Ce portrait est probablement le pendant d’un autoportrait perdu du peintre. L’inscription sur le cadre d’origine précise : « Mon époux Jan m’a achevé le 17 juin de l’an 1439, mon âge est trente –trois ans. ALS IXH XAN ».
Margareta est représentée de trois-quarts, richement vêtue, elle dirige son regard hors de l’image, vers le spectateur.





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(1) Till-Holgor Borchert, "L'influence de Jan van Eyck et de son atelier", dans "Le siècle de Van Eyck", Ludion 2002.






Commentaires

  1. Merci Sabah, je trouve cela génial, d'avoir sous la main une telle documentation bien résumée.
    Bien amicalement Joël.

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  2. Merci Sabah pour toutes ces infos qui me permettent de découvrir ce "monde" inconnu qu'est la peinture!

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  3. C'est un véritable plaisir d'avoir des lecteurs aussi intéressés que vous, mes chers amis.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Merci pour ce précieux résumé. C'est également un véritable plaisir de t'écouter

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  5. Bonjour Sabah, début Février j'ai été quelque peu souffrant, mais cela est le propre de tout à chacun, de plus l'âge aidant. Cela ne m'a pas pas empêché de partir le 12 comme prévu pour un mois en Avignon, heureusement mon épouse aime conduire.... Je voulais donc suivre l'évolution de notre périple dans l'histoire de l'art au travers de ton blog, ô déception je ne trouve rien...
    Je suis bien placé ici pour découvrir l'art de la renaissance Italienne, l'art ayant suivit le pape je pense retrouver des œuvres de cette époque, je ne manquerai pas de faire des photos.
    Bonne continuation à toute l'équipe.

    Avec toute mon amitié .

    Joël.

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    1. Je suis aussi désolé que toi, mon cher Joël, car aucun de nos camarades du club n’a envoyé de compte rendu de nos soirées. Toutefois je viens de mettre un petit article sur le sujet de notre dernière soirée : Le calendrier des Très Riches Heures du duc de Berry par les frères de Limbourg.
      Cf. La peinture en France.
      Amicalement.

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  6. P.S. La dernière séance à laquelle j'ai assisté tu nous avais fait une liste de peintres, je pensais la retrouver ici, mais non....
    Bien à toi.

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    1. Voici la liste des peintres évoqués
      JEAN MALOUEL, HENRI BELLECHOSE, MAITRE DE ROHAN, QUARTON, JEAN HEY, BARTHELEMY D'EYCK, NICOLAS FROMENT, LES FRERES DE LIMBOURG

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