La peinture en France
Les frères de Limbourg
Pol, Herman et Johan van Limburg, sont nés dans les années 1380 aux
Pays-Bas. Ils sont les neveux de Jean Malouel, peintre à la cour de France,
puis peintre du duc de Bourgogne.
Ils entrent en 1404 au service du duc de Berry, et commencent vers
1410/1411 les enluminures des Très Riches Heures du duc de Berry, un livre d'heures à l'usage du duc. A leur
mort en 1416, le livre reste inachevé.
Il est conservé
au musée Condé, château de Chantilly.
Les Très Riches Heures du duc de Berry
Un livre d’heures est destiné aux laïcs à la différence du bréviaire
destiné au clergé. Il permet de suivre
les prières liées aux heures de la journée.
Le livre des
Très Riches Heures du duc de Berry est composé de 206 feuillets
(29 X 21 cm.), et contient 66 grandes enluminures et 65 petites.
Le calendrier
Le calendrier est composé de 12 grandes enluminures qui représentent chacune un mois
de l’année.
Il est introduit par : L’Homme anatomique
où sont peints les signes du zodiaque. Dans les deux coins supérieurs nous
voyons les armes du duc de Berry.
Les 12 mois de l’année
Janvier :
Le duc reçoit avec ses familiers des invités à table. Il est assis dos au feu, et nous lisons au-dessus de lui :
« approche approche ».
Février :
L’enluminure présente la vie des paysans en hiver.
Mars :
Une scène de
travaux agricoles où se déroule dans chaque champ une activité différente : Un
homme laboure la terre, des vignerons taillent la vigne, un homme se penche sur
un sac pour semer des graines, un berger et son troupeau. Ces champs sont
séparés par des chemins.
Nous voyons
au fond de la scène le château de Lusignan, en Poitou, et au- dessus de la tour
de droite un dragon ailé : la fée Mélusine.
Mais
connaissez- vous la fée Mélusine ?
Après que le
duc du Berry a fait l’acquisition de ce château, il demande à Jean d’Arras de
lui écrire l’histoire des seigneurs de Lusignan. Jean d’Arras achève la
composition en 1392, et intitule le livre : la Noble histoire de
Lusignan connu aussi comme le Roman de Mélusine. Il y raconte la
légende selon laquelle Mélusine aurait donné naissance à la lignée des
Lusignan : en épousant Raymondin, l’ancêtre des Lusignan, elle lui promet
fortune et puissance à la seule condition de s’abstenir de la voir le samedi de
chaque semaine. Ne résistant pas à la tentation de jeter un regard sur sa femme au
bain un samedi matin, Raymondin la voit se transformer en dragon. En
s’apercevant de la trahison de son mari, Mélusine s’envole et le quitte pour
toujours.
Avril :
Nous assistons dans cette enluminure aux fiançailles de Marie, fille du duc de Barry.
Elle échange avec son futur époux les anneaux devant deux témoins. Le château de Dourdan se trouve à l’arrière-plan de la scène.
Elle échange avec son futur époux les anneaux devant deux témoins. Le château de Dourdan se trouve à l’arrière-plan de la scène.
Le 1er mai, des jeunes gens partent à cheval en forêt cueillir
des rameaux qu’ils portent sur la tête ou autour du cou, des joueurs de
trompette les précèdent.
Nous apercevons à l’arrière-plan de la scène le palais de la Cité à Paris :
le Châtelet à droite, et la Conciergerie à gauche.
Une scène de fenaison se déroule devant nos yeux : une femme râtelle
du foin et une autre le met en meule. Derrière elles, trois hommes fauchent de l’herbe.
De l’autre côté de la Seine s’étend le palais de la cité. Nous apercevons
à droite la Sainte-Chapelle.
Deux hommes à gauche fauchent les blés. Deux autres à droite tondent des moutons. Derrière eux se dresse le château triangulaire de Poitiers.
Nous pouvons admirer au premier plan des hommes et des femmes à cheval
partant pour la chasse et précédé par un fauconnier. Plus loin, des hommes
moissonnent et d’autres se baignent dans une rivière.
Le château d’Etampes se dresse à l’arrière-plan.
Le château d’Etampes se dresse à l’arrière-plan.
Des hommes et des femmes font les vendanges au premier plan. Derrière eux est le château de Saumur en Anjou.
Tout près de nous, à droite, un homme sème à la volée. A gauche, un autre à cheval passe la herse. Derrière eux, un épouvantail. Nous distinguons également des fils tendus sur lesquels des plumes sont fixées.
Au-delà de la Seine s’étend le palais du Louvre.
Cette enluminure serait l’oeuvre de Jean Colombe, et il l’aurait réalisée d’après un dessin préparatoire des frères de Limbourg fait avant leur mort.
Il s’agit d’une scène de vènerie dans une forêt : un chasseur à droite sonne l’hallali, et les chiens se jettent sur le sanglier pour le déchirer. Derrière les arbres de la forêt s’étalent le donjon du château de Vincennes et ses tours.
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